Tendances de la mode féminine aux États-Unis : Des célébrités d'Instagram arrivent pour soutenir le mouvement du body positivity
En Amérique, le mouvement du body positivity est né et la femme ronde qui affiche un corps voluptueux fait fureur sur les réseaux sociaux et conquiert les couvertures de magazines
Les femmes rondes révolutionnent le marché américain de la mode et les marques lancent de nouvelles lignes audacieuses dédiées aux grandes tailles
Le nouveau sex-symbol américain est la femme ronde : les collections de mode pour les grandes tailles se multiplient
Les canons de beauté irréalistes, répandus dans le monde entier, ont toujours été sous les yeux de tous, divulgués dans toutes les formes de communication visuelle : des panneaux d'affichage aux spots publicitaires, en passant par les films et la télévision, sans oublier le web. En tête, on trouve les médias sociaux, la plateforme la plus démocratique utilisée par des millions d'utilisateurs, où il est habituel de croiser des visages et des corps féminins retouchés par photoshop, et où l'image de soi recherchée frise souvent la perfection. Tout cela parce que l’on essaie d'imiter des modèles d'esthétique inatteignables au détriment d'une beauté plus naturelle.
Mais c'est des États-Unis que vient le vent du changement sur une des plateformes web visuelles par excellence, Instagram, qui est depuis quelque temps le théâtre d'une révolution esthétique sans précédent, défiant les diktats de la mode avec le mouvement du body positivity. Des personnes de différentes corpulences, tailles, sexes, ethnies, qui sont unies uniquement par leur confiance en elles, partagent leurs photos - et leur corps - avec des hashtags comme #bodypositivity, #bopo, #bodyacceptance et #effyourbeautystandards, afin de promouvoir l'idée que tous les corps sont beaux et attrayants. Le thème du body positivity envoie un signal fort et clair : se sentir bien dans sa peau telle que mère nature l'a faite, en affirmant son unicité sans tenir compte du jugement des autres et encore moins des normes esthétiques que la mode a toujours imposées aux femmes.
Au premier rang, pour épouser la cause du body positivity, on trouve les stars américaines curvy d'Instagram, qui posent avec fierté devant les objectifs en montrant leurs rondeurs et en les rendant hyper glamour. Les championnes du mouvement aux courbes proéminentes ont un charme irrésistible, à tel point qu'elles incitent toute autre femme aux formes rondes à s'aimer et à exhiber leur corps avec joie et désinvolture. D'une silhouette androgyne à une silhouette tout en courbes, c'est la revanche des femmes qui s'habillent à partir de la taille 42.
Si la taille 34 est celle des mannequins encore choisis par les stylistes pour les défilés de mode, et que les tailles 38/40 sont celles qui se rapprochent le plus des actrices du tapis rouge (modèles esthétiques longtemps convoités par l'univers féminin, toujours attentif à ne pas en faire trop), la nécessité se fait sentir pour les maisons de couture d'évoluer vers une silhouette plus ronde, qui s'impose comme le nouveau canon de référence du monde de l'image. En Amérique, la rédemption d'une grande partie de la population féminine est arrivée, provoquée par les celebrity curvy qui font fureur sur Instagram, donnant l'exemple de comment être heureuses et sensuelles dans un corps voluptueux.
Et en même temps, le désir d'exhiber des vêtements légers de la part de leurs fans explose : il y a des millions de followers qui suivent les icônes sexy du moment. Le mouvement #bodypositivity secoue définitivement le royaume de la mode, qui avait l'habitude de reléguer les vêtements les plus audacieux uniquement aux tailles inférieures à la 42 et doit désormais rattraper la demande et mettre en place une stratégie d'inclusion envers toutes les tailles.
La mode curvy (ou mode grande taille, comme on l'appelait autrefois...) représente une opportunité pour les fabricants de mode français
Le design et la créativité dans ce segment du marché américain de la mode peuvent déterminer le succès d'une marque
La femme américaine moyenne, en revanche, a une taille allant du 12 au plus (du 42 français et plus) et peut redécouvrir une nouvelle féminité grâce à des collections expressément dédiées aux grandes tailles - dites plus size - une tendance qui est aujourd'hui en plein essor en Amérique. Les modèles esthétiques qui représentent ce segment démographique, auparavant exclu de la publicité pour la mode, vivent un moment en or, comme en témoignent les nouveaux choix des marques qui voient dans les mannequins curvy les protagonistes de leurs campagnes.
Aux États-Unis, de nombreuses marques de mode ont rejoint le mouvement en introduisant des tailles plus grandes. Il s'agit notamment de Forever 21, Calvin Klein et même Victoria's Secret. Une campagne exemplaire de la marque américaine Aerie, qui a lancé l’hashtag #AerieReal pour représenter un idéal féminin authentique : une femme aux courbes pleines sur laquelle modeler sa ligne de lingerie, en laissant Photoshop de côté.
Le mannequin aux formes arrondies Iskra Lawrence (3,5 millions de followers), qui est devenue célèbre rien qu'en tant que mannequin Aerie, utilise sa chaîne Instagram pour partager le message selon lequel chaque corps est beau tel qu'il est. Cette année, la célébrité a arboré une robe super glam tout droit sortie de la Croisette de Cannes après avoir obtenu le titre d'ambassadrice de L'Oréal.
Elle a commenté l’objectif qu’elle a atteint sur la photo du tapis rouge, en écrivant « Yes we Cannes ». Même si vous ne correspondez pas aux canons classiques de la beauté et que vous avez un peu de chair sur les os.
Et enfin, pour briller dans la dernière campagne de maillots de bain « Sweet summer escape » 2019 de H&M, c'est la star curvy Jill Megan Kortleve, qui dès le premier cliché posté sur Instagram, représenté sans retouche avec son ventre et ses poignées d'amour, a remporté plus de 800 mille likes en seulement 24 heures, et dans les commentaires, on s’écrie : « enfin une vraie femme ».
Le fait qu'une femme n'a pas besoin d'être parfaite pour être attirante était bien connu d'Ashley Graham (8,4 millions de followers sur Instagram), pionnière du mouvement #beautybeyondsize, qui s'est emparée en 2016 de la première couverture de Sports Illustrated Swimsuit en tant que mannequin taille 46.
Graham a marqué une étape importante dans la redéfinition des canons esthétiques, un objectif atteint après des années de présence omniprésente en ligne, qui l'a toujours dépeinte comme une femme sûre d'elle et un exemple pour tous, montrant que la beauté ne peut pas être uniquement une question de taille. Katie Willcox est d'accord : « Chacun de nous peut faire sa part, non pas en prêchant, en jugeant ou en dépeignant une vie parfaite sur Instagram, mais en étant la preuve vivante de la façon dont on peut s'aimer, vivre de façon cohérente et la transmettre au monde ».
Ce sont précisément les célébrités grandes tailles qui se plaignent du manque de vêtements dédiés à toutes les femmes comme elles, et de braquer les projecteurs sur l'univers des grandes tailles, désormais introduit par des marques telles que Forever 21, Calvin Klein et même Victoria's Secret (pour n'en citer que quelques-unes), qui commencent à élargir l'assortiment de tailles sur des modèles qui n'étaient pas disponibles auparavant.
Mais le potentiel de croissance de ce segment du marché américain de la mode reste énorme ; il appartient aux entreprises d'intercepter la nouveauté et de saisir l'opportunité qu'offre cette tranche du marché, en restant à l'écoute de la révolution de la positivité corporelle. En 2019, personne ne devrait s’entendre dire « nous n'avons pas votre taille dans ce modèle » et l’on attend avec impatience un avenir où l’on n'aura pas besoin de rendre explicite la taille confortable ou la grande taille, mais simplement de signaler la taille des vêtements en fonction de la mesure réelle.